Note du réalisateur

Le film s’ouvre sur une montagne nue. C’est la peau de la Terre. Dans ce majestueux paysage silencieux une petite moto, rouge et bruyante, grimpe le chemin en lacet. Nous découvrons un homme jeune. Il avance, minuscule, vers la haute montagne désertique, vers le silence. Il s’éloigne des autres et de lui-même. Qui est-il ? Nous ne savons rien de lui.
Maintenant l’homme pleure, assis au pied d’un arbre, désespéré, un fusil de chasse braqué sur lui-même. Le temps s´étire, chaque seconde devient éternelle. L’immensité de la Nature face à l’infiniment petit de l’Homme. Une sensation de froid, de silence et de solitude absolue.

Faire un film, pour moi, commence par une idée sur laquelle on écrit et qui évolue. Mes scénarios sont vivants et ouverts. Au tournage, je filme moi-même, j’écris avec la caméra, je produis de la matière cinematographique. Je donne une importance vitale à la composition de l’image et à l’enregistrement du son direct. Il faut savoir se libérer du scénario et s’inspirer de ce qui est autour de soi et en soi. Finalement l’écriture recommence/continue au montage. C’est un processus continue.